Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Foudecactus.com

Foudecactus.com

Site dédié aux cactus (Cactaceae) et aux plantes succulentes (Asparagaceae, Asphodelaceae, Crassulaceae, Euphorbiaceae). Toutes les plantes présentées ici sont issues de ma collection personnelle. Gymnocalycium, Mammillaria, Turbinicarpus, Parodia, Astrophytum, Echinopsis, Ferocactus, Aloe, Copiapoa, Eriocyse, Notocactus, Kalanchloe, Cleistocactus, Echinocereus, Neoporteria, Echinofossulocactus...

Publié le par foudecactus

  

         Les Cactacées constituent une famille de plantes dicotylédones, communément appelées cactus, appréciées pour leurs formes curieuses et leurs fleurs brillamment colorées. Caractéristiques de l'Amérique tropicale, ces plantes épineuses, dépourvues de feuilles mais à tiges épaisses et gorgées d'eau (succulentes), constituent une adaptation remarquable à la sècheresse. L'eau nécessaire à leur vie est mise en réserve dans leurs tissus charnus que la nutrition enrichit en acides organiques, un peu comme cela se produit dans certains fruits. Leur croissance peut donc être rapidement activée, ainsi que la floraison qui produit, au dessus d'un ovaire infère, un panache de pièces colorées. Par leurs fleurs et leurs particularités biologiques (succulences), les Cactacées ressemblent aux Aizoacées et font comme elles partie, selon plusieurs auteurs de l'ordre des Centrospermales (Caryophyllales).

 

Le figuier de Barbarie

          Le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica) est formé d'articles aplatis, de forme ovale, "les raquettes", dont la surface est parsemée d'aréoles. Chacune d'elles comprend un point végétatif dormant, protégé par des soies, des poils barbelés ou glochides (caractéristiques du genre), des épines. Elles constituent ainsi l'homologue des bourgeons. Sur les jeunes pousses, les aréoles sont axillés par de petites feuilles charnues, rapidement caduques (fig. 1).

 

          En juin, les fleurs d'un jaune pâle, apparaissent dans les aréoles. Les pièces florales s'insèrent en spirale, au sommet du réceptacle globuleux contenant l'ovaire infère (fig. 2);

 

à l'intérieur, quatre à cinq bourrelets ou placentas pariétaux portent de nombreux ovules renversés (anatropes). Le fruit, charnu, comestible, est une baie épineuse (figue de Barbarie) renfermant des graines à embryons courbes et à périsperme (tissu de réserve spécial).

 

Les Cactacées

              La famille comprend environ 2000 espèces, groupées, selon les auteurs, en 30 à 200 genres, qui se distinguent surtout par des caractères morphologiques.

            Les tiges cylindriques, cannelées, se dressent comme des cierges ( Cereus, Carnegiae) ou rampent sur le sol (Machaerocereus, Aporocatus ou queue-de-rat); elles sont aussi globuleuses, garnies de côtes (Echinocactus, Melocactus), de mamelons (Mammillaria) ou de longs appendices (Leuchtenbergia) ou au contraire aplaties (Epiphyllum). Les aréoles contiennent des épines parfois très développées (Echinocactus) et acérées (Ferocactus) ou des poils longs et abondants (Cereus senilis). Certaines (Lophophora, Astrophytum) et, en général, les formes épiphytes sont inermes (Rhipsalis, Epiphyllum, Phyllocactus).

            Les fleurs solitaires et éphémères sont pollinisées par les insectes ou les oiseaux. La longueur du réceptacle, garni d'aréoles et de bractées écailleuses, la soudure plus ou moins marquée des pièces périanthaires définissent 2 types de fleurs, les fleurs rotacées des Opuntia et Pereskia, et les fleurs tubuleuses de très nombreux genres (fig. 4).

 

            De cet ensemble, il faut cependant distinguer les Pereskia, arbustes à feuilles persistantes et succulentes, à fleurs disposées en grappe et à placentation centrale.

             La structure des Cactacées appelle à quelques remarques. Si l'interprétation classique considère ces plantes comme des "succulentes caulinaires" dont les feuilles sont réduites à des épines, Lucien Plantefol les assimile aux "succulentes foliaires": la tige serait réduite au cylindre central (fig. 3), alors que le manchon de tissus charnus représenterait les bases foliaires soudées, dont une partie s'individualise parfois en limbe (Opuntia); les épines seraient alors des poils spécialisés, protégeant les points végétatifs ou terminant les mamilles. La situation des méristèmes, profondément enfoncés dans les tissus, explique la position de l'ovaire et la nature caulinaire du réceptacle, pouvant engendrer pousses et fleurs.

 

Biologie

            Ces plantes vivaces sont des xérophytes qui réalisent leur économie hydrique grâce à leurs surfaces évaporantes réduites (suppression des feuilles, stomates enfoncés dans un épiderme épais, ouverts seulement quelques heures par jour ou la nuit) et à leur système radiculaire superficiel étendu, drainant le maximum d'humidité (pluies et rosées). Les racines plus profondes n'ont qu'un rôle de fixation. Les tiges chlorophylliennes constituent alors de véritables réservoirs d'eau.

          Cette adaptation à la sécheresse se retrouve au niveau physiologique. Le métabolisme est de type crassulacéen dans lequel il y a accumulation d'acides organiques, absorption du gaz carbonique la nuit et son utilisation le jour dans la photosynthèse. En outre, plusieurs espèces produisent des alcaloïdes, des alcamines ou des saponines.

            Ces plantes sont capables d'une multiplication végétative intense; même fanées, les raquettes des Opuntia et parfois aussi les fruits peuvent bourgeonner au niveau des aréoles (fruits prolifiques d'Opuntia fulgida).

 

Répartition

        Connues dès l'Eocène dans le Nouveau Monde (gisement fossile de l'Utah), les Cactacées s'y sont diversifiées et cantonnées (plantes endémiques). Les Rhipsalis épiphytes trouvés en Afrique et à Ceylan auraient été transportés par les oiseaux au cours de leurs migrations.

           Inhérentes aux paysages désertiques du sud-ouest des Etats-Unis (Arizona, Californie), du Mexique et du Brésil, elles existent aussi dans des régions plus humides: sud-est des Etats-Unis et forêts tropicales. Dans les Andes, elles s'étagent jusqu'à six mille mètres, supportent la neige de des gelées de l'ordre de - 10°C.

           Beaucoup sont acclimatées dans les régions de climat méditerranéen. La prolifération des Opuntia a été parfois si exceptionnelle qu'il a fallu luter contre elur envahissement (Australie) par l'introduction de prédateurs spécifiques, en l’occurrence un papillon argentin (Cactoblastis cactorum) dont les chenilles minent les raquettes.

 

Utilisation

            Outre leur intérêt horticole, les Cactacées sont des facteurs de vie dans les déserts, par l'humidité, l'ombre et les débris organiques qu'elles y apportent. Certains Opuntia sont utilisés et même cultivés comme fourrage; les fruits et les jeunes pousses de nombreuses espèces sont comestibles. Les poils criniformes des Cephalocereus et des Pachycereus sont utilisés, comme rembourrage et fibres à tisser, les grands Cereus ligneux comme bois de chauffage et de construction; les nopals permirent l'élevage de la cochenille dont on extrait le carmin. Enfin les peyotls, dont le Lophophora williamsii, contiennent des alcaloïdes à pouvoir hallucinogène (mescaline, anhalonine).

 

Relations phylétiques

              Les Cactacées, parfois érigées en un ordre indépendant (Cactales ou Opuntiales), sont considérées par Wettstein, Emberger, Mangenot, Cronquist, comme faisant partie des Caryophyllales (Centrospermales) et placées à proximité des Aizoacées et des Didiéracées. Cette opinion s'appuie sur des similitudes des caractères morphologiques, embryologiques, palynologiques, mais aussi sur la présence de pigments de type bétalaïnes et non pas d'anthocyanes. L'existence de plastes particuliers dans les vaisseaux libériens confirme cette inclusion parmi les Caryophyllales. Ces plastes offrent un cristalloïde central et un anneau périphérique de filaments protéiniques.

             Il est encore admis que les Cactacées dérivent des Phytolaccacées ou d'un groupe très proche de cette famille.

              A l'intérieur de la famille, les Pereskia, aux tiges bien développées, aux feuilles succulentes, aux fleurs terminales parfois groupées en inflorescences et ne possédant pas de glochides, sont considérées comme les plus primitives, alors que les formes globuleuses (Mamillaria) sont estimées les plus évoluées.

 

Référence: Chantal Bernard-Nénault, Jacques Mièges.

Dictionnaire de Botanique, Encyclopeadia Universalis, Albin Michel, Paris, 1999, pages 192-195.

ISBN 2-226-10953-6

Articles récents

Hébergé par Overblog